Le respect des employés, ça se mérite
Il y a quelques années, quand on me parlait d’incentive, j’avais tendance à vouloir mordre. Tout au long de ma carrière, j’ai travaillé pour certaines entreprises qui n’y connaissaient décidement rien en terme de management. Dans ces boîtes old school, la DRH nous demandait de nous dépasser mais donnait très peu en contrepartie. Et tout donner pendant des mois pour avoir droit en fin de compte à une prime misérable. L’entreprise pour laquelle je travaille désormais a heureusement un peu plus de jugement. Parce que lorsqu’elle organise un challenge commercial, la prime est à la hauteur de l’effort fourni. Et ça, ça change tout. Du coup, c’est avec plaisir que je découvre le prochain challenge commercial, et je me donne à 200 %. L’année dernière, j’ai ainsi gagné une tablette tactile, des coffrets cadeaux, des places de ciné (pour un mini-challenge)… Si j’étais déjà ravi de ce quatorzième mois, il y a deux mois, j’ai néanmoins décroché le pompon : un voyage d’une semaine au Pérou ! Au départ, j’avoue que je n’étais pas franchement chaud à cette idée. J’aurais de loin préféré réaliser ce voyage avec ma femme. Parce que c’était un voyage entre collègues, naturellement (pour renforcer les liens dans l’entreprise, tout ça). Je n’étais pas transporté par le principe. Un voyage entre collègues, ce n’est pas véritablement du boulot, mais ce n’est pas des vacances non plus. On ne se conduit pas au travail comme on se comporte chez soi. Il y a un rôle à jouer, celui du mec qui s’amuse parce que c’est ce qu’il est supposé faire… tout en prenant tout de même attention à ses agissements, vu que les collègues sont là pour regarder. Enfin, ça, c’est ce que je pensais. Une fois sur place, je me suis surtout pris conscience qu’un voyage entre collègues, ça permet tout autant d’être naturel. Quoique d’un naturel très différent de celui qu’on a avec sa femme. J’ai eu mal aux cheveux durant mon séjour, mais de temps à autre, ça fait quand même un bien fou. Je craignais que les activités qu’on nous réserve sur place soient une catastrophe. Vous savez, le genre d’ activité où l »on a recréé artificiellement pour vous pour faire plus exotique. J’ai déjà eu l’occasion de vivre ce genre de moment durant certains voyages avec ma femme, et ça ne m’a vraiment pas plu. Mais ma direction a, là aussi, su tirer son épingle du jeu : elle a fait appel à une agence événementielle qui a tout organisé d’un bout à l’autre, et nous a concocté un séjour vraiment authentique. Si le programme a été vraiment chargé (c’était loin d’être reposant), ça a été un vrai plaisir : ce n’était pas un séjour touristique (le colon parmi les indigènes), mais d’un séjour authentique où nous avons non seulement découvert la culture locale mais également échangé avec les habitants et entre collègues. Je craignais surtout de ne pas apprécier les activités proposées sur place. Vous savez, comme ces chasses au trésor où on a l’impression de revenir en colo. Mon entreprise a fait d’une pierre deux coups, sur ce coup-là : elle a non seulement satisfait ses collaborateurs avec un voyage, mais a surtout contribué à améliorer la communication entre ceux-ci. Je pense que je suis d’une certaine manière arrivé à destination. Pendant une longue période, j’ai changé de boîte comme de chemise. Alors qu’aujourd’hui, je me surprends à ne même plus dans le pré du voisin. Et vous savez quoi ? Ca change la vie, de se sentir enfin arrivé à destination.